Objets d'art en écorse de cerisier: Kabazaiku
Kakunodate est une ancienne cité féodale située au centre de la région d’Akita, au nord du Japon. Le paysage de cette ville est renommé par la floraison des nombreux cerisiers pleureurs et somei yoshino de la ville.Des artisans de Kakunodate fabriquent des objets d’art en écorce de cerisier de montagne, appelés kaba zaiku. Le mot "kabazaiku" trouverait son origine dans un long poème du recueil de poésie japonais Manyoshu, dans lequel les cerisiers de montagne étaient décrits comme "kaniha", mot qui a ensuite été transformé en "kaba".L'écorce finement enlevée et polie est appelée "Muji kawa", tandis que l'écorce avec son expression originale est appelée "Shimofuri kawa" et plus on les utilise dans la vie quotidienne et plus leur couleur devient chatoyante et garde le brillant du cerisier de montagne.
La fonte de Yamagata
Une grande partie des chagama (grosse bouilloire en fonte) indispensables à la cérémonie du thé sont fabriqués à Yamagata. On raconte que c’est à la moitié de l’époque de Heian (794-1185) que l’art de la fonte fut développé à Yamagata par des forgerons au service de l’armée, qui cherchaient à produire un matériau léger et maniable. C’est à Yamagata qu’ils trouvèrent la terre et les minerais adaptés à une telle production. Caractérisée par un produit fini au toucher remarquablement fin, élégant et une forme régulière, la fonte de Yamagata est employée pour forger de superbes vases, théières, chaudrons ou encore décorations.
Laque de Wajima
Caractérisée par ses couches de laque appliquées successivement à la main et la beauté de ses décors ouvragés, parfois en incrustations, avec des finitions de nacre et d’or appelées « maki-e », la laque de Wajima est fabriquée dans la ville éponyme de la préfecture d’Ishikawa, mais elle est estimée dans tout le Japon comme l’une des meilleures. Sous les couches de laques est appliquée une terre fossile (chinoko), assurant sa robustesse. La réalisation d’une laque de Wajima requiert un travail manuel minutieux, avec plus de 20 opérations différentes avant l’application de la laque et un nombre d’étapes allant de 75 à 124 jusqu’à obtention du produit fini. Outre les objets du thé, des bols, plateaux et autres nombreux objets du quotidien sont produits grâce à cette technique.
Laque d’Echizen
La laque d’Echizen est une technique artisanale ancrée dans la ville de Sabae de la préfecture de Fukui, et ce depuis le 6ème siècle (fin de la période Kofun), ce qui en fait la laque la plus ancienne du Japon. Elle a pour caractéristique sa solidité, grâce à un laquage preste et expert, des reflets lumineux et des ombres profondes, une flamboyance propre aux objets d’exception. Au fur et à mesure, la laque d’Echizen s’est diversifiée dans ses techniques pour satisfaire les exigences d’une production à plus grande échelle : 80% des laques japonaises sont aujourd’hui issues d’Echizen et certaines exhibent un style nouveau et plus avant-gardiste.
Céramique de Mino
Si son histoire remonte au 7ème siècle, on dit que c’est son absence de caractéristique ou de style identifiable qui caractérise justement la céramique Mino-yaki. En effet, la céramique de Mino revêt de nombreux aspects avec plus de 15 styles reconnus. À l’instar du Kiseto (seto jaune), Setoguro (seto noir), Oribe ou Shino-yaki, cette diversité de styles se développa pendant la période Azuchi-Momoyama (1573-1603) et les nombreux œuvres ainsi produites, jugées d’une grande qualité, furent incorporées parmi les essentiels de la cérémonie du thé. Plus généralement, c’est l’expressivité dans la fluidité des glaçures et les lignes incurvées et irrégulières qui font le charme et l’unicité du style Mino-yaki.
Céramiques et porcelaines de Seto
C’est à Seto (région de la Mer intérieure), où abonde une terre de qualité, que sont fabriquées depuis plus de mille ans céramiques et porcelaines richement émaillées dans l’un des six plus vieux sites de production céramique du Japon. En tant que première région de production du pays, le terme même de Seto-mono (littéralement « choses, objets de Seto ») est devenu synonyme pour les Japonais de poterie en général, si bien qu’on dit d’ailleurs qu’il n’y a rien qu’on ne puisse produire à Seto.
Céramique de Tokoname
La ville de Tokoname se situe sur la péninsule de Chita dans la préfecture d’Aichi, connue pour son climat doux et sa nature généreuse. La céramique de Tokoname est aujourd’hui encore issue de fourneaux reconnus comme faisant partie des six plus anciens sites de prodution céramique du Japon et sa technique de fabrication se perpétue ainsi depuis le Moyen-Âge. Elle serait la plus ancienne parmi ces six sites de production (Echizen, Seto, Shinano, Shigaraki, Tamba et Bizen). Grâce à la qualité de sa terre et la technique de haute volée employée pour réaliser les théières kyûsu, on dit au Japon que n’importe qui pourra faire un bon thé dès lors qu’équipé d’une théière de Tokoname.
Chasen de Takayama
Le chasen, fouet à matcha, est un indispensable lors de la préparation du thé matcha. C’est un objet de confection artisanale et traditionnelle employant des techniques transmises depuis plus de 5 siècles à dater de l’époque Muromachi (1336-1573). Aujourd’hui encore, plus de 90% des chasen sont confectionnés dans le village de Takayama, située dans la municipalité d’Ikoma de la préfecture de Nara, surnommé « le village des chasen ».
Au cours du processus de fabrication, le bambou récolté en hiver est purgé de sa résine, mis à sécher à la lumière naturelle et taillé très finement avec une lame afin de créer de longs et fin pistils de 30 à 70 micromètres à leur extrémité. Toutes les étapes sont réalisées soigneusement à la main. Le chasen est finalement maintenu grâce à un fil à la base des pistils puis ont lieu les dernières finitions, dont l’ajustement des pistils. On compte plus de 100 types de chasen rien qu’à Takayama, dont le nombre de pistils (ou tiges), la formes, le matériau utilisé, l’emploi, varient en fonction des écoles de cérémonies du thé ou du type de matcha réalisé (thé léger usucha ou épais koicha par exemple).
Céramique de Kyôto
Il est admis que l’histoire de la céramique Kyô-yaki remonte à l’antiquité japonaise, mais il serait plus raisonnable de dire qu’elle s’est réellement différenciée et établie en tant que style à part entière à compter de l’époque Azuchi-Momoyama au début de l’époque Edo (du 15ème au début du 17ème siècle) qui correspond à une augmentation de la production céramique et d’objets du thé liée à l’essor de la pratique de la cérémonie du thé au Japon. Kyôto était alors la capitale et le centre culturel du pays, si bien que tous les artisans illustres y convergeaient, apportant avec eux leurs propres techniques et sens esthétique. Des créations diverses et originales mais toujours raffinées faisaient donc l’apanage du style Kyô-yaki. Aujourd’hui encore, le tournage comme les émaux sont réalisés à la main avec la finesse caractéristique de l’ancienne capitale qui préserve traditions et techniques multiséculaires.
Céramique de Karatsu
La céramique de Karatsu est fabriquée dans le nord de Kyûshû, à cheval entre les préfectures de Nagasaki et de Saga. Son charme réside dans sa rusticité simple mais pas dépourvue de raffinement, qui nous rappelle à la tiédeur douce de la terre, ainsi que dans ses motifs d’ornements variés. Nombreuses sont les poteries, dont les objets du thé, à être fabriquées dans la style Karatsu-yaki depuis le seizième siècle. On dit à leur sujet que si le céramiste fait 80% du travail, les 20% restants sont la responsabilité de l’usager. Ainsi, l’objet sera réellement achevé une fois utilisé pour la première fois en cuisine ou pour faire le thé, consacrant le principe de « yô no bi », c’est-à-dire la beauté dans l’usage – et dans l’usure.